Parution d’un article de François Rahier sur « Coq Hardi »
Extrait d’un article sur COQ HARDI, journal de Marijac [Jacques Dumas] paru dans FUMETTO (revue italienne consacrée à la bande dessinée) en mars 2014.
DE DUMAS… À DUMAS
Marijac ne s’appelait pas Dumas pour rien. Déjà, son trio de pieds nickelés du maquis rendait hommage à l’autre Dumas, Alexandre, l’auteur des Trois mousquetaires, du Comte de Monte-Cristo, et de tant d’autres romans d’aventures historiques ou de cape et d’épée. Les Trois mousquetaires du maquis l’accompagnèrent tout au long de l’aventure de COQ HARDI, et au-delà. Démilitarisés, mais non démobilisés, ils continuèrent avec humour à traquer l’injustice et la bêtise, dans les maquis de l’administration en particulier. Ils eurent même droit à un fascicule séparé qui parut 13 fois. Devenus un temps « Les mousquetaires modernes », puis « L’Étroit mousquetaire » en hommage au film muet de Max Linder, ils continuèrent leur carrière en Amérique, sous le pinceau de Claude Marin (« Les trois mousquetaires du Far West »). Un autre avatar de « L’Étroit mousquetaire », mettant en scène D’Artaban, Patatos, Tétanos et Aramite, situé à l’époque de Mazarin, vit le jour dans LE JOURNAL DE NANO ET NANETTE en 1963 et connut même un épilogue, « Vingt et un an après », à la fin des années 60 dans l’éphémère périodique ALLEZ FRANCE ! (avec des dessins de Jean Trubert) au moment où MAGAZINE PG (le magazine des prisonniers de guerre) sortait un inédit, « Les trois mousquetaires du maquis s’évadent ». Avec le Rallic, Marijac réalisa deux grandes séries historiques démarquées d’Alexandre Dumas, « Le Capitaine Flamberge », qui se déroule au temps des guerres de religion, et « Le Fantôme à l’églantine », où un mystérieux justicier républicain s’élève contre les atrocités de la terreur face à des chouans fatigués eux aussi des guerres civiles. Il adapta également « Les mousquetaires du roi », pastiche du Vicomte de Bragelonne d’Alexandre Dumas père, mettant en scène Partacan, Carcas, Castillac et Brunot, reprise française d’un comics anglais de Edward Holmes et W. Bryce-Hamilton, publiée par THRILLER COMICS n° 1 en 1951(« The three musketeers – The adventure of the iron mask »), une série centrée sur l’énigme du Masque de fer à laquelle COQ HARDI consacrait un épisode des « Mystères de l’histoire » de Louis Saurel et Le Rallic au même moment (1954). Enfin, on retrouve le panache des personnages de Dumas dans « Roland prince des bois » (dessins de Kline), bande réaliste, équivalent hexagonal de Robin des Bois dont l’action se déroule à l’époque de Du Guesclin., et « Le chevalier Tartol » (dessins d’Érik), bande héroï-comique.