Le cycle « Dumas cinéma » devrait se poursuivre la saison prochaine, avec diverses versions des grands romans qui ont inspiré les réalisateurs.Après la Tour de Nesle, d’Abel Gance, après La Reine Margot, de Patrice Chéreau, la Société des Amis d’Alexandre Dumas, a proposé à ses membres – et amis de ceux-ci – , au cinéma l’Entrepôt, la projection du Comte de Monte-Cristo, de Claude Autant-Lara, avec Louis Jourdan, dans le rôle-titre.

Outre l’occasion de rendre hommage à cet acteur français qui vient de disparaître après une brillante carrière à Hollywood, c’était celle de revoir une adaptation longue et riche du chef-d’œuvre de Dumas, avec de grands acteurs, disparus eux aussi, Henri Guisol, Bernard Dhéran, Pierre Mondy, Jean Martinelli… Dans de magnifiques décors, souvent naturels, avec de riches costumes et une reconstitution fidèle et colorée de l’époque, nous avons suivi une fois de plus les aventures d’Edmond Dantès, du pont du Pharaon au cachot du château d’If, de l’auberge sordide de Caderousse, aux hôtels de maître parisiens. Dans son infidélité même, cette adaptation reste dumasienne, avec son héros romantique à souhait, ses méchants odieux, ses rebondissements, ses bagarres…

Et si les spectatrices n’ont pas pu résister au charme de Louis Jourdan dans le rôle, tous les spectateurs ont pu réfléchir à nouveau sur le message du bon Alexandre : peut-on s’ériger soi-même en justicier, même lorsque l’injustice est aussi atroce et flagrante que celle dont est victime le héros ? Et que dire de cette société louis-philipparde, dominée par l’argent, la corruption et l’hypocrisie ?

Ce cycle Dumas et le cinéma devrait se poursuivre la saison prochaine, avec diverses versions des grands romans qui ont inspiré les réalisateurs.